
Pour gérer l’eau de manière équitable, durable et efficiente, la Facilité africaine de l’eau (FAE) approuve un don de 1,4 million d’euros destiné à la Tunisie. Ce don servira à mettre en œuvre le projet « Elaboration de la vision et de la stratégie du secteur de l’eau à l’horizon 2050 ». Ce projet suivra une approche de gestion intégrée des ressources pour contribuer au développement socioéconomique du pays.
Un pays sous le seuil de stress hydrique. La majeure partie du territoire tunisien, situé entre la Méditerranée et le Sahara, est aride. Avec 450 m3 d’eau par an et par habitant en 2015, le pays se trouve sous le seuil de stress hydrique et risque de voir la situation se dégrader d’ici à 2030. Le potentiel hydrique conventionnel de la Tunisie est quasi totalement mobilisé. Il est estimé à 4 766 millions de mètres cubes par an, dont 55% sont constitués par des eaux de surface et 45% proviennent des nappes d’eau souterraines.
Un référentiel unique d’intervention. «Trois éléments majeurs se dessinent dans le déroulement du projet. Il s’agit tout d’abord d’élaborer une vision, une stratégie et des plans d’action pour la mise en œuvre. Nous fournirons également une assistance technique. La gestion du projet sera ensuite menée avec la participation des acteurs. Notre objectif est que la stratégie du secteur de l’eau à l’horizon 2050 constitue pour la Tunisie un référentiel unique d’intervention pour tous », déclare Mohamed El Azizi, directeur de la FAE.
Droit à l’accès à l’eau. Le projet Eau 2050 avait été initialement lancé dans le cadre du Plan quinquennal de développement socioéconomique de la Tunisie 2009-2014. Il a été mis en attente depuis mars 2014, suite aux bouleversements sociopolitiques que vivait le pays depuis la fin de l’année 2010. La mise en place de nouvelles structures politiques en 2014, avec une nouvelle feuille de route pour ce projet Eau 2050, permet aujourd’hui de relancer le projet. Parmi les obligations imposées par la nouvelle constitution figurent le droit à l’accès à l’eau pour tous les citoyens, la conservation et la gestion durable de l’eau, le principe de discrimination positive en faveur des régions défavorisées ainsi que la décentralisation et la gouvernance locale.
Les partenaires. Le coût total du projet est de 2 655 000 euros. Il sera cofinancé par trois dons. La FAE participe à hauteur de 1 345 000 euros. La Banque de développement allemande KfW engagera un montant minimal de 950 000 euros et l’organisme de coopération technique allemand GIZ un montant de 281 000 euros. Le gouvernement tunisien participera au minimum avec 79 000 euros. Le projet sera mis en œuvre par le ministère de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche.