Le Burkina Faso a été le premier pays à bénéficier d’un don de 838 000 € qu’a approuvé la Facilité africaine de l’eau (FAE) dans le domaine du changement climatique, suite à son appel à proposition lancé en septembre 2014.
Un état des lieux précis. Le projet permettra de disposer de connaissances approfondies sur les capacités du « barrage souterrain » de Naré, dans la partie sahélienne du pays. Grâce à la connaissance de la vulnérabilité des ressources en eau souterraines au changement climatique, une série de recommandations seront faites pour réhabiliter et réaliser un dispositif technique de suivi du barrage. Des technologies appropriées d’adaptation seront proposées. Le projet financera en outre une série d’études intégrées sur la valorisation de ce barrage souterrain et une liste de projets d’investissement à court, moyen et long termes sera dressée.
Le barrage souterrain de Naré. Le barrage souterrain de Naré est un ouvrage dont le but est d’endiguer une nappe souterraine se trouvant à une faible profondeur et s’écoulant à une vitesse relativement grande. Les eaux accumulées, non soumises à l’évaporation et autres pressions diverses, peuvent être exploitées et utilisées de manière rationnelle. Le barrage avait été lancé à titre expérimental. Le gouvernement burkinabè entend passer à une nouvelle étape en s’attaquant au manque d’encadrement et de suivi qui avait handicapé la durabilité de la phase pilote. Cette phase avait suscité un vif intérêt des populations bénéficiaires en s’imposant, dès le départ, comme un tremplin au développement socioéconomique des localités concernées.
Dégradation des sols et inondations. La région de Naré souffre de sécheresses fréquentes. Ces phénomènes compromettent régulièrement les récoltes par l’absence de pluie. Les populations de la région, qui vivent essentiellement de l’agriculture et de l’élevage, s’en trouvent ainsi appauvries. La multiplication de ces fléaux, jadis rares, est une conséquence des changements climatiques. Le projet contribuera fortement à réduire la dégradation des sols et de la végétation. Il misera sur l’exploitation des eaux souterraines pour de multiples usages, y compris agricoles et alimentaires pour les hommes et les animaux. Les infrastructures à réhabiliter ainsi que les nouvelles donneront aussi accès à l’eau potable à au moins 5 000 personnes.
Une nouvelle orientation stratégique. « Nous comptons nous investir davantage dans tout ce qui est changement climatique », annonce Mohamed El Azizi, directeur de la FAE. Depuis la Semaine mondiale de l’eau de Stockholm en 2014, la FAE a lancé un appel à propositions pour catalyser le financement de projets ou de programmes qui promeuvent la résilience au changement climatique ou la mise en œuvre de mesures d’adaptation et d’atténuation. Le projet d’études intégrées de valorisation du barrage souterrain de Naré répond aux objectifs d’action de la FAE.