
La Facilité africaine de l’eau (FAE) accorde un don de 1,3 million d’euros au Cameroun pour financer une étude sur la mobilisation et la valorisation des eaux pluviales au nord du pays. Ce projet apportera des réponses aux préoccupations que vivent les deux millions d’habitants de la région : sécurité alimentaire, emploi, accroissement des revenus, effets des changements climatiques...
Une zone vulnérable. La région nord du Cameroun connaît des précipitations annuelles moyennes se situant entre 500 et 1 200 millimètres par an. Le déficit hydrique constitue un facteur limitant du développement des productions végétales, animales et halieutiques. La zone est très vulnérable aux effets des changements climatiques. La baisse de la pluviométrie affecte particulièrement les activités agro-sylvo-pastorales, le revenu des agriculteurs et la sécurité alimentaire des populations. Les problèmes d’accès à l’eau pour des multiples usages se posent avec acuité. Il faut parfois parcourir plusieurs kilomètres pour trouver une source d’approvisionnement. Les pratiques paysannes, surtout pour l’irrigation des cultures et l'abreuvement des animaux, attestent de sérieuses difficultés pour lesquelles les producteurs n'ont pas trouvé jusque-là de solutions satisfaisantes.
Une priorité nationale. L’étude concevra les infrastructures de retenues collinaires et les aménagements hydroagricoles associés pour améliorer le taux de satisfaction des besoins en eau des populations, de l’agriculture et de l’élevage. Ces infrastructures permettront de lutter de manière durable contre les inondations et de préserver les écosystèmes. Ce projet représente pour le Cameroun une priorité à l’échelle nationale, porteuse de nombreux espoirs pour les populations rurales de la région du nord.
Une approche participative. «Nous allons analyser la mobilisation et la valorisation des eaux pluviales en procédant à des études techniques préliminaires d’un maximum de 15 sites de retenues collinaires. Nous procéderons aussi à des études de faisabilité d’avant-projets sommaires et détaillées sur un certain nombre de sites. Ces études seront accompagnées de dossiers d’appels d’offres et d’une étude d’impact environnemental et social. Les acteurs impliqués seront consultés pendant tout le processus », déclare Jean-Michel Ossete, coordinateur par intérim à la FAE.
Les partenaires. Le coût total de ce projet est de 1 413 143 euros, dont 1 299 848 euros sur financement de la FAE, soit 92% ; et 113 295 euros par le gouvernement camerounais, soit 8%. Le processus, dont la durée est estimée à 19 mois, débouchera sur une table ronde orientée sur les financements pour les travaux de réalisation, sous l’égide du ministère de l’Eau et de l’énergie.